Alsace - Japon 2002

Quelques temps après les JO d’Atlanta, où j’avais par hasard entendu qu’il y avait eu 40 000 volontaires, je me suis dit « pourquoi ne pas devenir volontaire durant la prochaine Coupe du Monde de foot et vivre l’événement différemment ?». Le jeu en vaudrait sûrement la chandelle, d’autant plus qu’à cette époque, j’étais toujours étudiant donc disposant de plus de temps libre. J’entrepris les démarches pour être sélectionné….et je fus pris ! Après avoir passé un entretien et plusieurs journées de formation, mon aventure commença réellement le dimanche 14 juin, lors de mon arrivée à Paris. Journal d’un volontaire "France 98".

Matches de poule

Dimanche 14 juin : Je suis prié de rejoindre le PC Transport où l’on m’a fixé rendez-vous à 10 heures. Ce dernier se trouve à l’hôtel Méridien Montparnasse. Ce sont mes études en Transport/Logistique, qui m’ont directement "conduit" vers ce PC. Mon rôle (…à partir du lundi 15 juin) sera de coordonner les besoins en transport avec les possibilités du moment.

Cette première journée me servira d’abord à faire connaissance avec les autres volontaires et à effectuer quelques missions ponctuelles. La première d’entre elles sera d’amener un chauffeur pool à l’hôtel Bristol, où logent toutes les personnalités de la FIFA.

Plus tard, on nous demande de ramener à l’hôtel Méridien 8 Opel Vectra restées dans un des parkings du Stade de France. Nous partons à 4 chauffeurs et perdons beaucoup de temps à les retrouver. Nous n’avions pas le numéro du parking !

De retour au Méridien, j’attends une éventuelle nouvelle mission. Sur les coups de 19 heures, j’apprends qu’une place de chauffeur de la délégation du Brésil vient de se libérer. Je me propose sans réfléchir. Tant pis pour mon poste de coordinateur transport. Je file chez ma cousine pour y récupérer mes affaires où Christian (chauffeur affecté au Brésil depuis leur arrivée en France le 23 mai) m’y cherche. Il m’emmène à l’hôtel Campanile de Brie-Comte-Robert où nous (les 4 chauffeurs « brésiliens ») logeons. L’hôtel se trouve à 5 kilomètres du lieu de résidence de la délégation brésilienne à Lésigny.

Lundi 15 juin : Veille de match pour l’équipe du Brésil (contre le Maroc à Nantes). J’arrive au Château de la Grande Romaine à Lésigny à 7 h 15. Le départ de l’équipe brésilienne pour l’aéroport d’Orly, où un avion d’Air France attend la délégation, est prévu à 9 heures Le trajet sur un périphérique embouteillé s’effectue sous escorte policière. De mon côté, je conduis 3 jeunes Brésiliens, chargés de filmer et de photographier le séjour de l’équipe.

Après avoir déposé la délégation à l’aéroport, on me demande encore d’aller faire développer une pellicule photo sur l’entraînement de la veille. Le soir, je me rends au Parc des Princes pour le match Allemagne - Etats-Unis (2-0). Mon accréditation me permet de rentrer dans l’enceinte du stade mais ne me donne pas d’accès aux tribunes. C’est debout à l’entrée d’une tribune que j’assiste à la victoire de la Mannschaft.

Mardi 16 juin : Durant la journée, rien à signaler. Le match Brésil - Maroc se joue au stade de la Beaujoire à Nantes et voit la victoire de la Seleçao, 3-0. A 23 heures, je quitte l’hôtel des Brésiliens pour aller à l’aéroport de Roissy, où a lieu le retour de l’équipe. Pour le trajet Lésigny - Roissy, je suis escorté par deux voitures du G.I.G.N., qui, gyrophares allumés, n’hésitent à mettre la gomme sur l’autoroute.

Mercredi 17 juin : Le lendemain de match est libre pour les joueurs. Vers midi, quelques joueurs décident de partir à Paris. Initialement, je dois conduire Léonardo au centre ville. Mais à la dernière minute, il décide de s’y rendre différemment. Il vient s’en excuser et me promet de faire appel à moi la prochaine fois.

Ensuite, je pars quand même à Paris afin d’emmener 3 Brésiliens, responsables de l’équipement des joueurs. Je les laisse à leur point de RDV, dans le 9^ème arrondissement. On m’appelle par la suite pour me rendre à Roissy où je dois récupérer des dossiers de presse.

Dans la soirée, je retourne à Paris pour "récupérer" les trois Brésiliens à Opéra. Ils sont tranquillement installés dans un restaurant, où ils m’invitent à m’asseoir. Le dialogue est difficile puisqu’ils ne parlent ni français ni anglais mais il me font quand même comprendre qu’ils souhaiteraient voir un quartier chaud de notre belle capitale. Ce sera chose faite.

Jeudi 18 juin : Vers 13 heures, une conférence Marketing est organisée sous un chapiteau dressé au sein du Château. J’y assiste rapidement. A 14 heures, je pars pour mon premier entraînement public à Ozoir-La-Ferrière. Je conduis la camionnette avec le matériel et les équipements (chaussures, maillots, ballons, etc.) L’entraînement commence et le staff médical s’aperçoit d’un oubli. Retour au Château pour le réparer. L’entraînement dure 1 heure 30 suivi par 45 minutes d’interviews des joueurs.

Plus tard dans la soirée, en compagnie d’un chauffeur « brésilien » comme moi, j’assiste au SDF au match France - Arabie Saoudite (4-0). Le stade de France bondé est magnifique, il y a une ambiance de feu, une avalanche de buts.

Vendredi 19 juin : Pour de mon 21ème anniversaire, tous les joueurs viennent me voir pour me souhaiter un "Joyeux Anniversaire" et m’offre chacun leur maillot dédicacé. Je plaisante bien sûr, ç’eut été trop beau !!!

Un entraînement a lieu le matin sur le terrain aménagé au sein du Château de la Grande Romaine. L’après-midi, un deuxième entraînement se tient cette fois-ci à Ozoir devant environ 1000 personnes. C’est la fête dans les tribunes.

Dimanche 21 juin : Le matin, je me rends au Centre International des Médias (CIM), Porte de Versailles, où j’y rencontre Marc Keller, ex-international et Safet Susic, ex-PSG, tous deux consultants pour Canal + et en quête d’accréditations. Moi aussi, j’essaye d’obtenir une en vue de mon déplacement du lendemain à Marseille. En vain. L’après-midi, un entraînement a lieu à Ozoir.

22 heures, je pars accompagné d’un deuxième chauffeur pour Marseille. Nous faisons le trajet en camionnette. Nous transportons l’ensemble de l’équipement des Brésiliens. Deux Brésiliens, le soigneur de l’équipe et un des responsables de l’équipement, nous accompagnent.

Lundi 22 juin : Autoroute toute la nuit au programme. La fatigue me causa d’ailleurs quelques frayeurs entre minuit et 2 heures du matin. Il est 7 heures lorsque nous arrivons à l’hôtel. Récupération et repas le matin. 13 heures, nous partons pour l’aéroport de Marignane, où l’équipe du Brésil doit atterrir quelques instants plus tard. Immédiatement après que les joueurs soient montés dans le bus, nous nous dirigeons sous escorte policière vers le stade Vélodrome pour un ultime entraînement.Puis, retour à l’hôtel, qui se situe à 40 km de Marseille, juste en face du circuit du Castellet. Nous dînons à l’hôtel. Nous ne passerons pas la nuit dans l’hôtel des joueurs mais dans un bungalow, dans un camping à proximité.

Mardi 23 juin : Réveil à 9 heures 30, petit déj’ à l’hôtel des joueurs. Nous profitons ensuite de l’occasion pour faire une visite du circuit Paul Ricard. A 16 heures, sous escorte, je conduis la camionnette vers le stade Vélodrome. Déchargement du matériel à l’entrée des vestiaires. Puis, nous assistons au match dans les tribunes. La vision du terrain n’est pas excellente mais l’ambiance est sympa. Le Brésil est battu par la Norvège, 1-2. La Norvège se qualifie pour le tour suivant. Malgré cette défaite, le Brésil termine premier de son groupe.

A la fin du match, il y a un certain mécontentement des volontaires marseillais car il leur est interdit de prendre des photos des joueurs à la sortie des vestiaires. Le chargement du matériel des Norvégiens est particulièrement impressionnant puisqu’ils chargent 6 vélos d’appartement en plus du reste du matériel. Nous rechargeons le notre et reprenons la route, direction Paris. Le retour se déroule sans encombre et nous sommes de retour à 9 heures.

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