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Sébastien
Ludmann, un Colmarien à Yokohama
Sébastien
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Vacataire à Strasbourg, il y a quelques semaines encore, où il donnait des cours de japonais et d'histoire du Japon, Sébastien Ludmann, un Colmarien de 26 ans, est tombé sur une annonce du Ministère des Affaire Etrangères, qui proposait un poste de " Volontaire International " à Yokohama. Pour lui, qui aime et connaît bien le Japon (c'est son 5e séjour), cette proposition tombait à point nommé. Sa mission d'un an, renouvelable deux fois, consisterait à assurer l'animation culturelle de l'antenne de Yokohama de l'Institut franco-japonais.
Festival du film français
Fraîchement débarqué, le festival du film français de Yokohama, 10e du nom, organisé du 19 juin au 23 juin 2002, constituera le premier grand événement depuis son arrivée. Pour cet anniversaire, tous les présidents de jury de la décennie passée, de Jeanne Moreau à Sophie Marceau en passant par Carole Bouquet, ont été invités et leur présence devrait assurer un beau succès au festival, où une quinzaine de films seront en projection.
Programme chargé
Sébastien, qui donne parallèlement des cours de français, connaîtra une fin juin mouvementée puisqu'il y a aussi la fête de la musique à préparer avant de s'attaquer à la tenue du bal du 14 juillet. Pour peu que les Bleus soient aussi au rendez-vous du 30 juin du côté de l'International Stadium de Yokohama pour le programme devienne démentiel.
Champion de samba
Notre Alsacien a une autre particularité puisqu'il est bonnement champion national de samba au Japon, et qui plus est double champion.
Le titre a de quoi attiser la curiosité. Comment ce Colmarien de 25 ans en est-il venu défiler en costume bariolé autour du temple d'Asakusa ? Le fil d'Ariane de la vie de Sébastien Ludmann, ce sont les percussions. Une passion qu'il assouvit depuis l'age de 17 ans dans le groupe africain de Colmar : Kundele.
Il y joue du dun-dun. Il pratique aussi le djembe, la tumba ou le tamborim. Le chemin qui l'a mené au Japon démarre à Strasbourg. Sébastien Ludmann se lance dans l'étude de l'anglais et de l'allemand en LEA (Langues étrangères appliquées). " Ça m'a saoulé au bout de trois mois. Je n'ai gardé que le chinois. Mais trois heures par semaine, c'était peu. Pour continuer j'aurai du m'expatrier d'Alsace, or je ne voulais pas quitter mon groupe. Dépité j'ai opté pour le japonais à l'université Marc Bloch de Strasbourg. Et je suis tombé amoureux de cette fac où travaillent des enseignants passionnants ".
L'Uniao dos amadores
Il tombe aussi amoureux du japonais et ira jusqu'à la licence en Alsace, avant de passer la maîtrise, avec une mention très bien. Pour réaliser son mémoire sur la prostitution à Tokyo entre 1617 et 1868, il avait obtenu une bourse pour passer un an à Tokyo de septembre 1999 à septembre 2000. " Arrivé à la fac de Tokyo, j'ai fait connaissance d'un petit cercle d'une trentaine de personnes qui faisaient des batucada (défilé brésilien avec percussionnistes et danseurs).
Je suis rentré dedans. On répète deux fois par semaine et chaque week-end, on retrouve d'autres formations universitaires. On est 250 à jouer dans les rues, à la demande des commerçants ou de chefs d'entreprise ! Cet ensemble se nomme Uniao dos amadores (l'union des amateurs) ". Le Français est époustouflé par la rigueur nippone : " Là bas, tout le monde est là et ça joue ! Il y a un investissement très fort. Cette discipline est irréalisable en France ". Les Japonais seraient donc amateurs de musique brésilienne ? "C'est à la mode depuis trois ans. Cela dit, les Japonais aiment tout : Tokyo est tellement énorme que vous trouvez tout ce que vous cherchez. Et puis l'étudiant japonais de base est un fêtard et la musique latine est idéale pour la fête".
Défilé autour du temple
Bon, alors, ce championnat ? Eh bien tous les ans, un championnat national de samba est organisé dans le vieux Tokyo : " On défile autour du temple d'Asakusa. Chaque équipe dispose d'une heure. Moi je joue du répinique (la percu la plus aiguë pour les breaks et les appels). Avec l'Uniao dos amadores, j'y ai participé pour la première fois en 2000 et on a gagné". Comme au carnaval de Rio, c'est la fête de la musique, mais aussi des costumes. Le thème étant le ciel, Sébastien avait un habit tout bleu avec une grosse ceinture blanche, des épaulettes en V retournées pour symboliser les ailes et un chapeau avec une grosse hélice jaune. Si. " Les costumes sont conçus par les étudiants en mode et les chars, par l'université de technologie ".
Sébastien a remis cela en 2001. Le Colmarien a pris l'avion pour Tokyo le 3 août et le 25 il a joué et remporte à nouveau, le titre, avec, à la clef, un prix de 2 millions de yens (120 000 francs) pour sa troupe. Plus de 70 000 spectateurs ont suivi l'épreuve.
RDV en août prochain où les doubles champions défendront à nouveau leur titre.
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