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Le match d'ouverture
TOKYO, 31 mai - Cinq
écrans avaient été installés à l'Institut
franco-japonais de Tôkyô et les places se faisaient rares
au fur et à mesure que le compte à rebours avant le match
d'ouverture s'égrenait. Au point que la Brasserie de l'Institut
soit comble (120 personnes minimum), que la salle de cinéma fasse
(une centaine de places) elle aussi le plein et que le hall d'entrée
ne soit pris d'assaut avant le coup d'envoi de France-Sénégal
et de la XVIIe Coupe du Monde.
Tout le monde
piaffait d'impatience et on sentait une excitation monter avant ce premier
match. Les plus jeunes s'étaient bariolés le visage en bleu-blanc-rouge,
les autres portaient le maillot tricolore et tous étaient prêts
pour cette grande fête. Et pour la victoire des Bleus.
L'entame du match confirmait nos espoirs et ce tir de Trezeguet sur le
poteau ne pouvait être que le signe précurseur d'une série
de buts. Parallèlement, on sentait que le Sénégalais
Diop était l'homme à surveiller et que ces raids pouvaient
aller au bout. Stupéfaction à la 30e minute lorsqu'il prit
de vitesse la défense française et provoquait ce ricochet
dans la surface, qui finissait sa course aux fonds des filets.
A la mi-temps, on parlait " d'échauffement " des Tricolores
et que les joueurs de Roger Lemerre allaient faire parler la poudre durant
les 45 dernières minutes. Les tentatives se succédaient
effectivement mais rien ne venait et la situation devenait de plus en
plus stressante. Nos champions du Monde et d'Europe pouvaient-ils trébucher
lors du match d'ouverture ? Non, ce n'était pas pensable, au moins
allaient-ils sauver l'honneur et arracher le match nul.
Au final, rien de cela. Après le premier match, les champions sortants
sont battus (la dernière fois que cela était arrivé,
c'était en 1990 lorsque la Cameroun avait battu l'Argentine) et
les Bleus se compliquent la tache. Sans son meneur de jeu providentiel,
les Français ont montré devant 500 millions de téléspectateurs
(et à leurs futurs adversaires) qu'ils étaient " prenables
". Voilà pour la mauvaise nouvelle. Mais, n'en doutons pas,
cette équipe a de la ressource et saura le prouver dès la
prochain match.
Hormis ce match, les Japonais attendent avec anxiété le
match de dimanche, qui opposera l'Angleterre à la Suède.
De très nombreux Japonais ont en tête les images d'hordes
d'hooligans dévastant tout sur leur passage. Un dispositif spécial
a été mis en place mais à l'heure actuelle, cela
reste la préoccupation. Même moi, j'y ai eu droit. En effet,
alors que je me trouvais dans " l'international " quartier de
Roppongi, une TV japonaise m'a interviewé pour me demander bien
évidemment comment je trouvais le Japon mais surtout si je pensais
qu'il y aurait des débordements d'hooligans. Toujours à
la télé, des reportages sont diffusés sur les endroits
où seront retransmis les matches et où tous les objets cassants
et susceptibles d'être dangereux avaient été remplacés.
Espérons que le Mondial ne se résumera qu'à du sport
et qu'il restera avant tout une fête.
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